mardi 30 novembre 2010

LA VIE DE SAINT MARCOUF

La vie de saint Marcouf

 

Saint Marcouf (Marculf, Marculfus, Marcou,) naquit à Bayeux vers l’an 490 de notre ère, dans une maison de la rue de la Poterie, du quartier gallo-romain de cette ville.

Le pape saint Félix gouvernait à Rome l’Eglise catholique et Clovis Ier, chef des Francs, commençait à s’emparer des Gaules
La famille de Marcouf, chrétienne et d’origine saxonne, était riche et d’une grande noblesse. Leur fils, Marcouf, s’occupa uniquement à l’étude des saintes lettres et en peu de temps dépassa ses condisciples.
Pour expliquer l’origine de la famille Marcouf, il faut rappeler que l’établissement en Gaules des premiers barbares saxons datent de l’an 284. Ils avaient débarqué sur nos côtes et avaient envahi une partie du pays ; ils firent alliance avec les habitants de Bayeux et y fondèrent une colonie qui comprenait cette ville, et un peu de la campagne des environs.
         Sa première éducation terminée, il se dévoua au service des pèlerins et des pauvres. Il secourait de préférence les malades, les orphelins, et les veuves.
Il était frêle, de petite taille et d’une santé délicate. Marcouf allait avoir 25 ans lorsque disciple généreux et fidèle, il distribua sans tarder toutes ses richesses,  pour devenir pauvre et pèlerin à son tour.
         Vers l’an 522, Marcouf était auprès de saint Possesseur, évêque de Coutances, où celui-ci lui enseignait les secrets du Ciel sur les âmes et conféra à Marcouf la tonsure. Il avait alors trente ans. A cette même époque, l’évêque de Coutances versa sur la tête de Marcouf l’onction qui le fit prêtre
L’évêque de Coutances confia à Marcouf la mission d’évangéliser toute la région. Notre prêtre était déjà un saint homme.
Puis saint Marcouf entreprit un voyage à la cour de Childebert avec deux compagnons, Cariulphe et Domard, et monté sur un ânon.
Childebert, l’un des quatre fils de Clovis Ier, régnait à Paris et tenait sa cour à Pontoise. C’était un prince cruel et ambitieux, mais rempli de cette foi chrétienne que sainte Clotilde lui avait apprise.

        Saint Marcouf rencontra Childebert à l’église de Pontoise puis, après, dans son palais, où il lui accorda par la rédaction d’un acte la terre de Nanteuil (aujourd’hui bourg de Saint-Marcouf) avec toutes ses dépendances et revenus.
       Puis, content d’avoir obtenu ce qu’il souhaitait, saint Marcouf revint à Nanteuil, accompagné d’un des seigneurs de la cour, nommé Léonce. Cet officier était chargé de procurer, au nom du roi, son maître, la libre et entière exécution de l’acte qui assurait à notre saint et ses successeurs la perpétuité des terres de Nanteuil et dépendances dont les îles Duolimonis qui deviendront plus tard les îles Saint-Marcouf.
A Nanteuil, actuel Saint-Marcouf en terre, il construisit un oratoire avec des cellules pour le logement de ses disciples. A l’approche du carême, il prenait congé de ses frères et allait se retirer dans les îles Saint-Marcouf pour se recueillir dans la plus extrême solitude. Mais, pour se mettre à l’abri des injures du climat, il s’y était construit une petite cellule et se livrait à la prière sans relâche et pendant deux ou trois jours il s’abstenait de nourriture, reprenait le cycle normal et mangeait seulement du pain d’orge qu’il avait emporté avec lui ; on dit aussi qu’il mangeait de l’herbe crue. Son  lit n’était autre que le sol lui-même, avec une pierre en guise de chevet.
Puis à l’approche de Pâques, saint Marcouf quittait les îles pour s’en retourner à Nanteuil retrouver ses disciples et son monastère.
Il passa également une partie de sa vie en Bretagne et dans les îles anglo-normandes pour évangéliser les hérétiques et y construisit de nombreux monastères.
Notre saint homme retourna à la cour de Childebert en son château royal de Compiègne, toujours en compagnie de ses deux condisciples, Domard et Cariulphe ; ce fut d’ailleurs le dernier voyage de cet infatigable pèlerin.
Quelque temps après son retour, saint Marcouf ferma les yeux aux deux fils aînés de sa grande famille religieuse, aux saints Domard et Cariulphe. Puis il reçut en son monastère de Nanteuil de nombreux religieux et séculiers afin que ceux-ci puissent recevoir ses conseils de piété.
Saint Lô, devenu évêque de Coutances depuis la mort de saint Possesseur, vint en personne rendre visite à saint Marcouf pour l’assister à l’heure  suprême de son passage dans l’autre monde ; c’était le 1er mai 558 ; il avait vécut 68 ans.

Cette même année, Childebert mourut et fut inhumé en l’église de Saint-Germain.

Le corps de saint Marcouf fut enseveli par saint Lô auprès de Domard et Cariulphe dans le monastère de Nanteuil. Vers l’an 677, Erminus, abbé de Nanteuil, sollicita auprès de l’évêque de Rouen le transfert du corps de saint Marcouf  et ce fut saint Ouen qui vint à Nanteuil pour procéder à l’exhumation du corps, escorté par un peuple très nombreux.

Lors du relèvement du corps, la foule fut étonnée de voir que le corps était très bien conservé et l’on exposa le corps de saint Marcouf pendant trois jours à la foule qui le vénéra. Puis l’on remit le corps dans un sarcophage plus luxueux, mieux orné et replacé en terre de Nanteuil.

Les invasions des Vikings étaient accompagnées de très nombreux pillages et destructions des châteaux et édifices religieux et, vers la fin du IXe siècle, le monastère de Nanteuil ne fit pas exception à la règle et fut la proie  des flammes.  Devant cette horde sauvage, il
fut donc décidé d’évacuer en lieu sûr les restes des saints inhumés en terre de Nanteuil.

Les moines du monastère s’enfuirent avec leurs reliques afin de les soustraire à la destruction systématique des Normands. Nos moines furent reçus par le roi Charles III à Corbeny, dans le diocèse de Laon, où les restes de saint Marcouf  furent déposés. Quant à ceux de ses deux compagnons, Domard et Cariulphe, ils furent déposés à Mantes dans le diocèse de Chartres.
     Durant la période de la Révolution française, il y eut de nouveau un grand danger pour les reliques ; elles furent alors mises en sécurité par un homme du nom de Pierre Dubois en 1793. Ces reliques furent reconnues par Monseigneur Le Blanc de Beaulieu et déposées dans une nouvelle châsse en 1835 par Monseigneur de Simony, tous deux évêques de Soissons.









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