lundi 4 juillet 2011

HERM



ILE DE HERM
Cette ile des anglo-normandes a une superficie de 180 ha, longue de 2,5 km et large de 800 m en moyenne. Ile calme propice au recueillement, mystérieuse elle évoque l’ile aux trésors. Le nord de l’ile de Herm est recouverte de dunes et la côte est sablonneuse, la partie sur de Herm est bordée de falaises et couverte d’herbages. Herm est située à seulement 5,5 km de Saint-Pierre-Port. En 1970/75 Herm comptait une quarantaine d’habitants, avec un bureau de poste et un hôtel de 44 ch.

HERM

et son histoire.
Herm était habité depuis l’âge du bronze et jusqu’au siècle dernier il y subsistait des menhirs et dolmens détruits par les exploitants de granit. A l’ére chrétienne, les premiers occupants de Herm furent des moines bénédictins qui, venant de l’abbaye de Saint Magloire à Sercq, construisirent sur Herm une chapelle aujourd’hui disparue. Au X1e s. Guillaume le Conquérant donna Herm aux moines Augustins de Cherbourg qui la colonisèrent, y admettant une population de laics en même temps qu’ils construisaient un prieuré. L’avènement du protestantisme et ses grands progrès firent rapidement perdre de son importance à la fondation religieuse jusqu’à ce que (selon une tradition douteuse) les derniers moines de Herm soient massacrés par une expédition des calvinistes de Guernesey au débur du XVl e s.

Ile de Herm

En 1569 , la Reine Elizabeth plaça Herm et Jéthou sous la juridiction de l’Evêque anglican de Winchester, mais la population continua de décroître et à la Restauration, en 1660, l’ile de Herm était inhabitée. Elle devint alors jusqu’au début du XVlll e s. une réserve de gibiers pour les gouverneurs de Guernesey qui allaient y chasser chaque dimanche en dépit de la réprobation des puritains qui leur reprochaient de ne pas respecter le jour du seigneur. Puis de 1815 à 1860 la couronne loua l’ile de Herm à une compagnie pour en extraire et exporter le granit. Cette exploitation compta jusqu’à 400 personnes qui habitaient sur Herm. Vers 1860 l’exportation du granit déclina, la Couronne loua Herm à un certain colonel Fielding qui dut résilier son bail, après avoir éte compromis dans une affaire de contrebande de cognac. Enfin en 1861 Herm fut louée au Prince Blücher, le descendant du maréchal prussien, adversaire de Napoléon. Cet homme très riche avait voulu acquérir une ile pour son propre plaisir. Il fit dans Herm de grandes transformations, construisant un manoir, aménageant un splendide par cet restaurant tous les bâtiments. Mais sujet allemands, il fut interné lorsque éclata la première guerre mondiale. Entre les deux guerres, Herm fut louée successivement au romancier Sir Compton Mackenzie, puis au président de la filiale anglaise de Ford Motors Company. En 1946, les états de Guernesey rachetèrent l’ile de Herm à la couronne. Herm fut d’abord louée à Mr. Jefferies qui n’ayant pas pu développer suffisament l’économie de Herm, dut résilier son bail. Par contre le Major Wood qui lui succéda en 1949, a réussi, avec l’aide d’une douzaine de familles, à exploiter Herm d’une façon rentable en conjuguant tourisme et agriculture, sans pour autant en détruire le charme et la beauté.

vendredi 15 avril 2011

GUERNESEY

Guernesey, Ile anglo-normande.

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  GUERNESEY, ile anglo-normande.
Le bailliage de Guernesey (anglais: Bailiwick of Guernsey) est une dépendance de la couronne britannique dans la Manche au large des côtes françaises. En plus de l'île de Guernesey elle-même, il inclut également Aurigny, Sercq, Herm, Jéthou, Brecqhou, Burhou et d'autres petites îles. Avec Jersey, elles forment l'archipel connu sous le nom d'îles Anglo-Normandes.
Préhistoire de Guernesey.
Au Paléolithique, Guernesey était relié au continent. Pour les côtes française de l'Atlantique et de la Manche le niveau marin au tardiglaciaire (vers - 16000) était de -130 mètres, vers - 8000 le niveau marin était de -50 mètres, le niveau 0 actuel ayant étant atteint à l'époque gallo-romaine. Peu de vestiges de la période paléolithique ont été découverts. Des niveaux archéologiques attribuables au Mésolithique ont été identifiés sur l'île de Lihou accessible à pied à partir de Guernesey à marée basse.
Le Néolithique est bien représenté sur l'île de Guernesey avec de nombreux mégalithes. Dès le XIX siècle, l'archéologue Frederick Corbin Luckis les étudie, il fouille surtout les chambres des dolmens et effectue des sondages autour des menhirs. Son œuvre est poursuivie par son fils. Il réalise les premières restaurations. L'oeuvre de Lukis conservée à Guernesey est considérable avec 12 000 pages d'archives (notes de fouilles, dessins de monuments et d'objets…).

Dans le nord de l'île de Guernesey:

  • Tombe à galerie de Le Déhus : cette sépulture néolithique se trouve près de Port Bordeaux, dans la paroisse du Valle. Dans la chambre principale, une mystérieuse figure humaine gravée dans le roc, représentant un chasseur muni d'un arc et de flèches, est surnommée le « Gardien du Tombeau ».
  • Les Vardes : le plus grand tombeau mégalithique de Guernesey se trouve à L'Ancresse.
  • Les Fouaillages : on pense que ce tumulus néolithique date de 4500 avant J.-C. ; il est le seul de ce type dans toute l'Europe occidentale. Plus de 35 000 vestiges archéologiques y ont été déterrés : silex, ornements, outils et poterie.
  • Château du Valle (Vale Castle) : sur le site d'un fort de l'âge du fer, un château fut construit au XVe siècle et agrandi par la suite.
Sur la côte ouest de Guernesey
 
  • Le Dolmen du Trépied : le Trépied présente une chambre composée de douze piliers supportant trois pierres de couverture. Elle mesure 5,5 m sur 2,1 m, et est orientée nord-est/sud-ouest. Selon les comptes rendus de procès de sorcières Au XVII siècle, il aurait été un lieu de rendez-vous pour les sabbats du vendredi soir. Le Diable, déguisé en chat ou en chèvre noire, y trônait sur le dolmen tandis que ses disciples, poussant des hurlements à sa gloire, dansaient autour de lui.
·         Sépulture du Creux és Faies : cet ancien tumulus était situé sur un promontoire en face de l'îlot de Lihou, sur la côte ouest de Guernesey.

Au sud de l’île de Guernesey.
  • La Gran’mère du Chimquière est une stèle anthropomorphe en granite située à la porte de l’église paroissiale de Saint-Martin de la Bellouze. Elle mesure 1,65 m hors-sol et est enterrée de 0,50 m. Selon la tradition, elle porterait « bonheur et la fertilité aux jeunes mariés ».
L'âge du bronze est présent sur la côte sud où un rempart barre le promontoireau de la Corbière.
L'âge du fer et l'époque gallo-romaine ont également laissé des traces d'habitats et de sépultures.
Le Musée de Guernesey présente une petite partie du mobilier recueilli lors des travaux archéologiques.

Histoire de Guernesey.
Lors de la migration des Bretons vers l'Armorique au VIIe siècle, ceux-ci occupèrent les îles de la Manche (alors appelées îles Lenur) qui se trouvaient sur leur route. À cette époque, Guernesey était appelée Lesia. Elle fit partie du royaume de Bretagne au IXe siècle, mais fut soumise aux incursions vikings dès cette époque. En l'an 933, le roi de France donna l'Avranchin et le Cotentin (dont dépendait Lesia/Guernesey) au duc de Normandie Guillaume Longue-Epée, à charge pour lui de les conquérir.
L'île de Guernesey et les autres îles Anglo-Normandes représentent les derniers vestiges du duché médiéval de Normandie, divisé depuis 1204 entre l'Angleterre et la France. Cette année-là, le roi de France Philippe-Auguste conquit la Normandie continentale, le roi d'Angleterre Jean sans Terre conservant quant à lui, les îles de la Manche. Malgré de nombreuses tentatives françaises, Guernesey et ses voisines resteront sous le sceptre du roi d'Angleterre, régnant ici sous le titre de « duc de Normandie ».
 
Ces îles furent les seuls territoires dépendants de la couronne britannique occupés par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale et furent le théâtre de l'Opération Ambassador.

Démographie de Guernesey

Les habitants sont les Guernesiais. En 2001, la population de Guernesey était recensée à 59 807 habitants.

Les Jersiais appellent les Guernesiais « ânes » ou « donkeys » selon leur langue et ces derniers les appellent en retour les « crapauds », car cet animal n'existe pas sur Guernesey.

Politique de Guernesey

Les États de Guernesey, nommés officiellement les « États de la Délibération », sont constitués de 59 membres, dont 45 sont députés, élus par des districts à un ou plusieurs membres tous les 4 ans, et 10 sont des douzainiers paroissiaux représentant les autorités paroissiales. Il y a 2 représentants d'Aurigny et de Sercq, qui sont des dépendances auto-gouvernantes du bailliage. Il y a également 2 membres non-votants - le procureur-général et l'avocat-général, tous deux nommés par le souverain. Les lois votées par les États s'appellent des 'Ordonnances'.

Gouvernement de Guernesey

Depuis 2004 il y a un système de gouvernement ministériel. Le système légal est dérivé des lois normandes et anglaises.

Système féodal sur Guernesey

Sans aucun pouvoir politique ni judiciaire depuis plusieurs décennies, le système féodal de Guernesey s'est maintenu jusqu'à nos jours. Il existe officiellement 75 fiefs, à la tête desquels se trouve un « seigneur », ou une « dame ». La Couronne britannique en la personne du duc de Normandie, la reine Élisabeth II possède en fait 29 de ses fiefs, la plupart ayant appartenu à des abbayes ou à des prieurés bas-normands, avant le XVIe siècle. Ce fait, en 2004, il existait 24 seigneurs privés totalisant 46 seigneuries héritées de ce système féodal, si l'on excepte que deux de ces 46 seigneuries sont en indivision entre plusieurs propriétaires. Ces fiefs appartiennent à de très anciens lignages locaux ayant donné de nombreux officiers, baillis, jurats et avocats. Ces quelques familles réunissent dans leurs mains, à la suite de mariages endogames plusieurs des petits fiefs ruraux, issus des partages effectués au cours de l'histoire, selon les préceptes du droit coutumier normand, toujours en vigueur.
Comme en Angleterre et selon un système multiséculaire, les fiefs peuvent être vendus par les seigneurs à d'autres particuliers. Chaque seigneur est tenu, selon la coutume, d'en faire la foi et l'hommage au duc ou à son représentant. Cet hommage est parfois mis en scène lors des visites d'État de la reine dans les îles anglo-normandes.
Contrairement au seigneur de Sercq, les seigneurs gueurnesiais n'ont conservé que les seuls droits féodaux, mais ont perdu tous leurs droits proprement seigneuriaux depuis le XIXe siècle et dans le suivant. Les seigneurs jouèrent un rôle social jusque dans la première moitié du XXe siècle. Les cours féodales ont elles aussi pratiquement disparues, à l'exception des cours du fief Le Comte (famille Lenfestey) ou du fief de Blanchelande (au bailli de Guernesey, ex officio, à Saint-Martin). Le sénéchal d'un fief, et ses officiers étaient d'ordinaire choisis parmi les habitants du fief, comme l'exigent les coutumes féodales. Dans l'exemple du fief de Blanchelande, qui appartenait autrefois à un prieuré de l'ancienne abbaye de Blanchelande (à Neufmesnil, France, Manche), la cour du fief se compose encore aujourd'hui du sénéchal, de quatre vavasseurs, et des officiers que sont le greffier et son clerc, le prévôt, un sergent et un grenetier. Dans les fiefs, cette cour se tenait soit dans une salle spéciale ou salle des plaids, soit sur un banc de pierre situé sur un axe principal de la seigneurie. Certains de ces bancs ont été préservés.
La loi de 1980 intitulée Feudal dues law a définitivement éteint le caractère privé des redevances seigneurales subsistantes en les transférant au bénéfice de la Couronne. En 2002, une loi complémentaire a prévu l'abolition en 2003 du droit de « treizième » (droit de mutation) au profit des seigneurs privés, en raison de l'exemption dont bénéficient les fermes tenues en fiefs et les francs fiefs (seigneuries). Cette taxe revient désormais à la Couronne.
Les seigneurs et dames des plus importants fiefs guernesiais siègent traditionnellement à la Cour des Chief pleas, avec les avocats exerçant sur l'île et les connétables élus des paroisses, lors de ses séances solennelles « en corps » (ou full court) soit trois fois par an. Pour siéger, les seigneurs et dames doivent avoir rendu hommage de leur fief à la Couronne ou à son représentant, le Lieutenant-Gouverneur de Guernesey. Toutefois, même si la présence des seigneurs et dames est obligatoire à ces trois séances, ils n'opinent plus dans le débat mais répondent seulement à leur nom. Cette survivance indique toutefois que les seigneuries guernesiaises ont conservé leurs personnalités morale et légale.
Devenus propriétaires de plusieurs seigneuries (en anglais : manors), un certain nombre d'habitations seigneuriales ont été reconverties en hôtel de luxe (hôtel de La Barbarie, pour le fief de Blanchelande, ou le manoir de Longueville, à Saint-Sauveur), ou tout simplement vendus, ce que permet le droit coutumier. Certains seigneurs ont entretenu le domaine riche en essences botaniques rares, et l'ouvrent à la visite, comme le manoir de Sausmarez (Sausmarez Manor) Il appartient toujours à la famille de Sausmarez, l'une des plus anciennes de l'île avec celle des De Carteret.
Une situation similaire existe à Jersey.

Justice à Guernesey

La justice est administrée par la Cour Royale ou Cour des Chief Plaids (court of Chief pleas), qui est composé de magistrats professionnels pour ses séances ordinaires autour du Bailli et des jurats, et des corps constitués pour ses trois séances « en corps » annuelles (incluant les seigneurs et dames héréditaires, et les connétables élus des paroisses).

Statut international de Guernesey

Les bailliages de Jersey et de Guernesey ainsi que l'île de Man sont considérés par le Conseil de l'Europe (par le Bureau des Traités et ses services juridiques) comme des territoires dont le Royaume-Uni assure les relations internationales. Ces territoires n'ont pas la personnalité juridique internationale qui leur permettrait d'être partie à des traités du Conseil de l'Europe. En revanche, lorsque le Royaume-Uni est partie à un traité du Conseil de l'Europe, il peut (en accord avec les territoires concernés) déclarer que ledit traité s'applique (ou pas) à ces territoires.
L'absence de personnalité juridique ne veut pas dire pour autant qu'ils sont assimilés au Royaume-Uni. Historiquement, le Duché de Normandie n'a jamais formellement cessé d'exister en tant qu’État, devenu indépendant du Royaume de France, alors même qu'il ne subsistait plus ensuite que sur ses dernières terres insulaires.
Bien qu'auparavant regroupés sous l'appellation « îles britanniques » (British Isles, à ne pas confondre avec British Islands), les bailliages ont acquis une autonomie plus importante avec la création des États comme ici à Guernesey, indépendant des États de Jersey.



 

LES ANGLO-NORMANDES

Carte ancienne des anglo-normandes.
A l'ouest de la péninsule du Cotentin s'étendent les iles anglo-normandes.

Îles Anglo-Normandes

Îles Anglo-Normandes
Les îles Anglo-Normandes ou îles de la Manche (en anglais Channel Islands) sont un ensemble d’îles situées dans la Manche à l’ouest de la péninsule du Cotentin. Autrefois appelées archipel Normand, elles sont la partie insulaire de la province historique de Normandie.
Les iles anglo-normandes dépendent directement de la Couronne britannique, mais ne font cependant pas partie du Royaume-Uni : elles sont sous la souveraineté du duc de Normandie, titre détenu par la monarchie anglaise depuis la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant après la bataille d'Hastings en 1066. Leur très grande autonomie garantie par ce statut fait que, contrairement au Royaume-Uni, les îles Anglo-Normandesn'entrent pas dans l’Union européenne.

Géographie des iles anglo-normandes.

Les principales îles anglo-normandes et leurs dépendances sont :
Jersey
Les Minquiers
Les Écréhou
Guernesey
Aurigny
Burhou
Sercq
Brecqhou
Lihou
Herm
Jéthou
À ces iles anglo-normandes, il faut ajouter un nombre important d'îlots et d'écueils qui se découvrent à marée basse.

Histoire des anglo-normandes.

Appelées îles Lenur au Haut Moyen Âge, les îles anglo-normandes de la Manche furent occupées par les Bretons lors de leur exode vers l'Armorique (Ve ‑ VIe siècles). Au Xe siècle. En 933, après que Guillaume Longue-Épée eut reçu du roi de France le comté de Coutances, elles devinrent normandes, au détriment des Vikings de Bretagne installés à Nantes.
Bien que très proches de la France, ces îles anglo-normandes ne sont pas françaises, tout en étant géographiquement et culturellement normandes. Les iles anglo-normandes faisaient autrefois partie du même duché de Normandie. Depuis 1204, elles relèvent de la couronne britannique, après que Philippe-Auguste eut confisqué les territoires normands continentaux du roi d'Angleterre Jean sans Terre. Du duché de Normandie, seule la partie insulaire a survécu : c'est pourquoi les monarques britanniques y portent le titre traditionnel de duc de Normandie, y compris lorsqu'il s’agit d'une femme.
Jusqu'en 1569, l'évêque de Coutances exerçait une juridiction ecclésiastique dans les îles anglo-normandes et les îles eurent, pendant les guerres anglo-françaises, un droit de neutralité jusqu'en 1689, date à laquelle Guillaume III d'Angleterre l'abandonna, justifiant cet abandon par le fait que les îliens pratiquaient la contrebande.
Aujourd'hui, les catholiques dépendent du diocèse anglais de Portsmouth, les anglicans de celui de Winchester.
Ces îles anglo-normandes furent les seuls territoires dépendants de la couronne britannique occupés par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale et Guernesey fut le théâtre de l'Opération Ambassador.

Culture des iles anglo-normandes.

Les langues régionales (du normand insulaire) ne sont plus parlées que par une minorité des populations, mais le jersiais, le guernesiais et le sercquiais font partie du patrimoine des îles anglo-normandes. Avec plus ou moins de fidélité, les noms de lieu ont gardé la trace de leur origine normande, même si l'anglais supplante de plus en plus le français et les langues endogènes. Ce qui donne des exemples savoureux tels que Bonne nuit bay, La Corbière lighthouse, etc.
Le parler anglais des îles anglo-normandes, en revanche, a adopté des mots tels : que côti, bachîn, vrai, brancage.

Administration politique dans les iles anglo-normandes.

Les bailliages

Chacune de ces îles anglo-normandes est une possession de la couronne britannique. Les îles et leurs dépendances citées plus haut sont partagées entre deux bailliages :
  • le bailliage de Jersey (l'île de Jersey avec ses écueils inhabités) ;
le bailliage de Guernesey (les îles de Guernesey, Sercq, Aurigny et leurs dépendances)
Dans le cadre du bailliage de Guernesey, Sercq et Aurigny sont elles-mêmes autonomes, chacune ayant son propre Parlement et son administration locale.
Les deux bailliages jouissent d'une autonomie interne, sauf pour la défense et la diplomatie. Une loi du Royaume-Uni ne s'applique à un bailliage que sur la demande d'un gouvernement insulaire.

Les États

Il y a 53 membres dans les états de Jersey.

Les paroisses civiles

Les deux bailliages sont administrativement divisés en paroisses : douze à Jersey, dix à Guernesey, celles d'Aurigny et de Sercq. C'étaient à l'origine des paroisses qui dépendaient des évêques de Coutances, par l'intermédiaire du « doyen des Îles ». À Jersey et à Guernesey, les paroisses civiles sont également les paroisses anglicanes actuelles. Les paroisses catholiques actuelles ont un découpage territorial bien différent.
  • À Jersey, le Connétable de chaque paroisse civile est l'équivalent du maire ainsi que représentant de la municipalité aux États. Parmi les personnalités élues dans les paroisses : les Procureurs du Bien Public, les Centeniers, les Vingteniers, les Officiers du Connétable. Il y a également un vingtenier à Sercq.
  • À Guernesey, la paroisse civile est administrée par la Douzaine et deux Connétables. Depuis 2004, les représentants des Douzaines ne siègent plus aux États.
  • À Aurigny, bailliage de Guernesey, la paroisse est administrée directement par le gouvernement des « États ».
  • À Sercq, bailliage de Guernesey, la paroisse est administrée par les « Chiefs plaids », gouvernement de l'île et le sénéchal, nommé par le seigneur.

Personnel politique

À Jersey

  • Le lieutenant-gouverneur, commandant en chef, représentant de la couronne britannique : il est nommé par le duc de Normandie (la reine Élisabeth), sur avis du gouvernement britannique.
  • Le bailli de Jersey :
  • 12 sénateurs
  • 29 députés
  • 12 connétables

À Guernesey

  • Le lieutenant-gouverneur
  • Le bailli de Guernesey
  • 45 députés.

vendredi 7 janvier 2011

ILES SAINT MARCOUF, quelques manuscrits.

ILES SAINT MARCOUF, plans et photos

Intérieur du fort des iles Saint Marcouf en 1973
Implantation des Anglais dans les iles Saint Marcouf
Vue de l'ile du large par le nord-ouest, début 19 ième siecle, construction Française.
Plan de coupe de la partie centrale du fort des iles Saint Marcouf.
Plan des fortifications des iles Saint Marcouf par les Français, 19ième siecle.

Iles Saint Marcouf et les fortifications sur l'ile de terre et l'ile du large. 19ième siecle

SOURCES IMPRIMEES POUR "ILES SAINT MARCOUF"

Sources imprimées

Bibliothèque Nationale de France


v    Mémoires de la société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l’arrondissement de Valognes. 1885.
v    Annuaire de la Manche, 1861.
v    Familles nobles résidentes à Valognes en 1698, Mangon du Houguet (Pierre).
v    Cahiers des états de normandie sous le règne de Louis XIII et Louis XIV,1876, 3 volumes. Beaurepaire (C.R de)
v    Histoire générale écclésiastique et civile du diocése de Séez ancien et nouveau…1898, 5 volumes, Hommey (abbé).
v    Recherches archéologiques et historiques sur le Cotentin, 1863, Quenault Léopold.
v    La vie des saints de Bretagne, Legrand Albert.
v    Les états de Normandie sous la domination anglaise, 1424, 25, et29, 1859. Beaurepaire.
v    Histoire des guerres de religion dans la Manche. Delalande A.
v    Valognes, le Versailles des normands, 1947.
v    1789 à Valognes et dans le Cotentin, 1989, Leboyer Fernand.
v    Anciennes et récentes invasions de la mer sur les côtes du département de la Manche, 1869, Quenault L.
v    Histoire du diocèse de Coutances, 1874-1878, Toustain de Billy.
v    Bibliograhie du département de la Manche, Pluquet.
v    Cartulaire de saint Ymer et de Briquebec, 1908, Bréard Charles
v    Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches, 1878, Lecanu.
v    Notes historiques sur les paroisses de l’arrondissement de Valognes, canton de Montebourg, Renault.
v    Histoire de saint Marcouf, et du pèlerinage de Corbeny, 1856, Duplus H.D. abbé.
v    Recherches sur les îles du Cotentin, 1846, Gerville Charles de .
v    Etudes géographiques et historiques du département de la Manche, 1854, Gerville Charles de.
v    Les noms de personnes scandinaves en Normandie 911-1066. 1954 Adigard des Gautries.
v    Histoire de Montebourg et de ses environs de 1789 à 1807. 1895-99 Lecacheux abbé.
v    Histoire du Cotentin et de ses îles, 1870-1885, Dupont G.
v    Vies des saints des diocèses de Coutances et d’Avranches, 1898, Pigeon E. A. chanoine.
v    A travers la Normandie des XVII et XVIIIe siècle.1963, Caillard Duval.
v    Cartulaire  normand  de  Philippe Auguste, Louis
v    VIII, Saint Louis et Philippe le Hardi, 1852, Delisle L.
v    Mémoires de la société des antiquaires de Normandie.
v   Les insurrections normandes, 1889, Sicotière L. de.

SOURCES MANUSCRITES POUR "ILES SAINT MARCOUF"

Sources manuscrites


ARCHIVES NATIONALES. (Arch. Nat. )

Série marine : B2-266.
Série marine : B3-194.
Série marine: BB3-131, et 69.
Série marine : DD2-896 , et 1720.
Série marine : D2-51.
Titres domaniaux, Q1-642.


SERVICE HISTORIQUE DE L’ARMEE DE TERRE.( incluant les archives du génie). SHAT.

Séries 1M-505, 1086, 1240, 1241, 1305, 1420, 1942.
Articles 3 et 4, section 2.
Article 8 sections 1, et 2.
Article 8, P.A.
Article 15.
Série A1-3419.
Notice géographique sur les îles Saint Marcouf. 1808. Mayeux-Doual (L.J.B.)

ABANDON DES ILES SAINT MARCOUF

Abandon des îles Saint Marcouf


En 1890, les îles saint marcouf ne sont plus habitées que par les oiseaux de mer et livrées à l’agression du temps et des intempéries, les bâtiments se dégradent, les charpentes s’envolent…
Le ministère de la Marine propose de raser purement et simplement les fortifications des iles saint Marcouf, mais le département de la Guerre n’y voit aucun intérêt et préfère remettre ces îles aux domaines.

Rapport de l’ingénieur ordinaire de la marine de Cherbourg, Direction des travaux hydrauliques.

Par la dépêche ministérielle du 20 septembre 1890, Monsieur le ministre fait savoir au sujet du sémaphore de Saint Marcouf que le poste dans l’état de choses qui résultera de la remise aux domaines des fortifications de Saint Marcouf, devant se trouver à peu prés aussi exposé, et aussi difficile à défendre que si ces ouvrages avaient été démolis, il y a lieu de l’abandonner dés maintenant.
Le poste étant complètement abandonné, il ne semble pas que la marine ait quelque intérêt à conserver la propriété des bâtiments ; ces bâtiments sont d’ailleurs en mauvais état, les charpentes et menuiseries constituant la chambre de veille sont pourries jusqu’à un mètre au dessus du sol,  la couverture en zinc est hors de service.
Quant aux logements des guêtteurs, dégradés de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur, ils ne sont plus habitables.
Dans de pareille conditions, une remise aux domaines ne présenterait pas non plus grand avantage, car il est peu probable, que cette administration tire un parti quelconque des bâtiments.
Le mieux serait selon nous de faire enlever en même temps que le mât sémaphorique et le mât de signaux, tous les objets et matériaux (portes, fenêtres, charpentes, menuiseries, couvertures, etc…) offrant encore quelques valeurs et succeptibles d’être réemployés ailleurs, et d’abandonner le reste aux domaines en même temps que les fortifications.
Le mât du sémaphore des îles Saint Marcouf avait été remplacé en 1887.

A Cherbourg le 8 décembre 1890.
Cette précédente proposition sera retenue, et les éléments récupérés dans le démontage des îles seront débarqués à La Hougue et les bâtiments sémaphoriques seront remit aux domaines.
Le poste sémaphorique de Saint-Marcouf a été définitivement abandonné en vertu de la dépêche ministérielle du 20 septembre 1890.

LE SEMAPHORE DE SAINT MARCOUF

Le sémaphore de Saint-Marcouf


En 1865, une très faible garnison était encore en poste aux îles saint Marcouf, et dont le sémaphore fonctionnait en liaison avec la terre grâce à un câble électrique posé durant cette même année. La rupture de ce câble en 1872 donna lieu à de nombreuses discutions quant à sa réparation ou plutôt son remplacement. Les autorités concernées discutaient toujours en 1888 sur l’opportunité du remplacement de ce câble. La proposition de 1888 porte sur la pose d’un câble qui partirait de l’île du large pour aboutir en un point situé à 500 mètres au sud de la redoute de Ravenoville, puis qui irait de Ravenoville à Valognes sur des poteaux sur une distance de 30 kilomètres. Le coût de la dépense était estimé à 78.000 francs ; cette proposition avait d’ailleurs déjà été faite quelques années auparavant.
Le sémaphore de Saint-Marcouf sera temporairement fermé par décision ministérielle du 25 avril 1874, mais le poste sémaphorique était abandonné depuis 1873, n’ayant plus de possibilité de transmettre avec la terre suite à la rupture de son câble l’année précédente, et aussi parce qu’aucune administration ne voulait en assumer la charge financière au regard du faible intêret porté sur l’utilité même de ce poste. Pourtant,  en 1883  une  proposition de partage des frais
avait été faite pour un projet de pose de câble à deux conducteurs, l’un pour le service du sémaphore et l’autre pour le département de la guerre, partagent du même coup le budget en deux.
Malgré la décision d’un abandon temporaire du poste sémaphorique par décision ministérielle, il fut cependant décidé de placer aux îles un gardien pour assurer l’entretien du matériel et des installations ainsi que sa garde.
Cette garde sera assurée par Monsieur Beaurain, sur la proposition du major général de la marine, le 1er janvier 1875, et suite à la dépêche ministérielle du 3 juillet 1874, mais dans sa lettre du 23 avril 1875 monsieur Beaurain disait toujours attendre ses indemnitées. (Arch. Nat. DD2-1720 marine )

FORTIFICATION DES ILES SAINT MARCOUF

Fortification des îles Saint-Marcouf

Dès 1802 des dépenses furent faites pour améliorer les fortifications des îles saint Marcouf, sans toutefois faire de grosse construction. La dépense se montait alors pour cette année 1802 à 4.709,54 francs de l’époque.
Les constructions que les Anglais avaient laissées consistaient, sur l’île du large, en un fort carré armé de canons et de différents baraquements pour le logement des soldats et marins anglais. A cette époque la chapelle construite par les Cordeliers quelques siècles auparavant était toujours debout, et elle ne sera détruite que lors de la construction de la tour de cette île du large. Toute la terre qui servit à l’édification des remparts fut amenée par les Anglais de leur propre territoire.
Celle-ci se composait de gazon glaiseux taillé en forme de briques. Les chemins des îles étaient pavés de galets. Le pourtour de l’île était armé de canons. Un système défensif similaire existait sur l’île de terre. Voir le plan des îles Saint-Marcouf dressé en 1796 par les Français et adressé au ministre de la Guerre.
Sur l’île du large commencèrent en 1803 les grosses constructions, avec l’édification de la tour centrale que nous connaissons encore aujourd’hui. Cette
construction ne sera achevée qu’en 1813 ( voir le plan ). Des crédits furent donc affectés au ministère de la Guerre pour la réalisation de ce projet, qui se montèrent à 6.484,51 francs pour le premier semestre de 1803 et de 193.515,49 francs pour le second semestre de cette même année.
Les années suivantes les travaux continuèrent, engloutissant toujours plus de fonds ; en 1804, la dépense se monta à 182.010 francs, en 1805, 60.000 francs, en 1806, 115.000 francs, et en 1807, 163.100 francs.
En 1807, l’état des fortifications était le suivant. Le rapport du corps impérial du génie de Cherbourg du 10 octobre 1807 mentionne que les travaux continuent activement et permettent d’assurer la sécurité du cabotage qui se fait entre Cherbourg, La Hougue, Rouen et Le Havre. A cette époque la grosse tour centrale de l’île du large n’est pas terminée car l’affectation des crédits du ministère de la Guerre est insuffisante. L’armement des îles se compose de 45 bouches à feu, dont 9 mortiers à grande portée, 6 canons de calibre 36, 23 canons de 24, un canon de 12, un canon de 8, un de 6, et 4 obusiers.
L’estimation des dépenses à engager pour continuer les travaux défensifs sont à cette date de 1807 estimés à :
188.000 francs pour terminer la tour de l’île du large.
200.000 francs pour le revêtement et le rempart de la nouvelle enceinte de l’île du large, et de la batterie à l’ouest de l’île de terre.
100.000 francs pour la construction des quais du havre de l’île du large.
72.000 francs pour la construction du bâtiment de l’île de terre destiné à abriter 30 ou 40 hommes.
24.000 francs pour la construction de 7 petits magasins à poudre et de 9 grandes barrières sur les deux îles.
16.000 francs pour frais imprévus.
Soit un total de 600.000 francs.
Le rez-de-chaussée de la grande tour de l’île du large se compose de 24 casemates dont l’affectation est la suivante :
Casemate 1, entrée de la tour.
Casemate 7, entrée des souterrains de la tour.
Casemate 13, entrée de la citerne, qui peut en outre servir de magasin pour des barriques.
Casemates 15, 16 et 17, magasins à poudre.
Casemates 18 et 19, magasins d’attirail pour l’artillerie.
Casemate 22, latrines pour les officiers et les soldats.
Casemate 24, corps de garde et salle de police.
Les 14 autres servent de logements de la garnison.
Chaque casemate a une surface au sol de 34,44 mètres carrés. Deux casemates sont affectées aux citernes d’eau et peuvent contenir 105.000 litres, cette réserve d’eau pouvant être portée à 134.800 litres. Du bois de chauffage est également stocké dans ces souterrains, ainsi que des réserves de nourriture, comme de la viande salée.
En 1807, les projets de fortification des îles n’étaient pas encore complètement arrêtés, car il était aussi question de raser l’île de terre jusqu’au niveau des plus basses mers, ceci afin d’éviter que l’ennemi ne puisse se cacher à l’abri de cette île pour bombarder tranquillement l’île du large. Ce projet qui avait pourtant été approuvé par Napoléon ne verra jamais le jour. Il était même question dans ce projet de construire deux petites forteresses sur le banc du Bec (lettre du général Marescot de 1807. SHAT article 8 P.A.). Le projet d’arasement de l’île de terre était déjà en question en 1804.
La tour centrale de l’île du large était prévue pour recevoir 210 hommes, dont sept officiers, mais la circulaire ministérielle du 28 septembre 1825 réduisit cette possibilité à 116 hommes. D’autres hommes pouvaient loger dans les bâtiments construits pour certains depuis 1804, ils étaient en pierre, mais vers 1825 certaines constructions  en bois qui avaient été faites par les Anglais subsistaient et servaient à loger quelques officiers. L’une d’elles servait encore en 1826 à loger le cantinier. Il était d’ailleurs question de démolir ces baraques en fort mauvais état. Beaucoup de baraques en bois qui, elles, avaient été construites par les Français furent détruites dès 1812. Elles avaient servi à abriter les hommes du génie pour la construction des fortifications. Sur cette île du large existait dès 1806 une prison construite à l’extérieure de la tour et dans la tour une casemate faisait office de cachot.
Sur l’île de terre les constructions des Français consistaient à établir des batteries de canons en différents points de l’île ainsi qu’un bâtiment en maçonnerie voûté pour servir de prison, et  cela dès 1805. D’autres bâtiments furent construits pour le logement des officiers et soldats, et quelques autres pour servir de magasin à poudre ou à vivres. Ceux-ci furent démolies en 1812 et 1818, et en 1826 l’île de terre était déjà abandonnée.
Dès 1805 le commandement des îles Saint-Marcouf fut confié à Monsieur Mayeux, chef de bataillon qui y résidait encore en 1812 et faisait le rapport suivant : J’ai sous mes ordres une garnison de 200 hommes, dont 75 hommes du 113e régiment d’infanterie de ligne commandé par un lieutenant, et 125 canonniers vétérans de la 11e et 17e compagnie commandées par  deux  officiers. Ces  troupes  sont  réparties dans les deux îles,celle de terre n’est gardée que par 25 canonniers vétérans sous les ordres d’un capitaine et un détachement de 15 hommes d’infanterie sous la conduite d’un sergent. Ces 40 hommes sont logés dans le blockaus de la redoute et dans un petit corps de garde. 
La garnison de l’île du large est composée de 100 hommes canonniers vétérans commandés par un lieutenant, et 60 hommes d’infanterie de ligne aussi commandés par un lieutenant. Sur l’île du large, les canonniers sont tous logés à l’extérieur de la tour, les uns dans le blockaus, les autres dans une baraque ou caserne extérieure.
Le détachement du 113e régiment est établi dans les casemates de la tour.
Sur l’île du large un officier de santé, muni des objets nécessaires au traitement des maladies passagères et à l’application des premiers appareils.
L’armement actuellement en batterie dans les îles Saint- Marcouf n’est que provisoire ; la tour est cependant déjà succeptible de recevoir son armement complet de 43 bouches à feu. L’armement provisoire expédié dans les îles Saint-Marcouf  consistait en 50 bouches, 2 d’entres elles ont été renvoyées sur le continent.
Lors du service, 3 sont sur chantier et 45 sur batterie.
Ile du large : batterie dans la tour 22 canons, batterie extérieure 18 canons
Ile de terre : batterie dans la redoute et les lignes extérieures 5 canons.
Les poudres sont déposées dans un magasin de l’île du large dont la plus grande partie dans les deux casemates de la tour disposées à cet usage.

L’île de terre stocke une quantité de poudre proportionnée au nombre de bouche à feu.

Nos stocks de munitions sont :
2.372 boulets de 36
715 de 24
143 de 12
49 de 8
50 de 6
132 boîtes à balles de 8 et de 6
652 boites à mitrailles de 36, 24, et 12
1.892 bombes de 12
700 obus de 6
1.300 grenades à main
37.000 kilos de poudre en barils
2300 kilos de poudre confectionnée
68.000 cartouches d’infanterie


L’approvisionnement de vivres de réserve que l’on conserve dans les magasins des îles Saint Marcouf est complété à raison de 400 hommes pendant 2 mois. On y maintient en outre un tiers en sus de l’approvisionnement en biscuit et en lard salé, pour subvenir aux besoins de la garnison lorsque le mauvais temps ne permet pas de communiquer avec Saint Vaast, d’ou la garnison reçoit habituellement les vivres fraîches.
Les vivres de réserve sont renfermés dans la casemate de la tour à l’exception d’un petit approvisionnement particulier déposé dans l’île de terre. Outre la grande citerne renfermée dans la tour, chacune des îles en contient une susceptible de contenir 22.000 pots d’eau. La grande citerne de la tour contient 55.000 pots d’eau (SHAT 1M-1305)

Sous le commandement de Mayeux l’on construisit sur l’île du large un sémaphore, lequel entra en service le 1er janvier 1807. La description qu’il en fit à cette époque est relatée comme suit (SHAT 1M-1942) :

Le sémaphore est une espèce de télégraphe de mer : c’est une machine de nouvelle invention mise en usage depuis le premier janvier 1807. Elle a été substituée au mât de vigie pour transmettre les signaux sur la côte. Cette machine se compose d’un montant ou mât qui en est la pièce principale, et de trois branches ou ailes mobiles placées de manière à prendre au moyen de trois poulies fixées au pied du mât, une position soit verticale ou oblique, ou horizontale. Les trois ailes sont noires d’un côté et blanches de l’autre ; et c’est la combinaison des angles qu’elles font de leur couleur que se déduit le moyen d’indiquer la position et l’espèce de bâtiment qu’on signale.
Le sémaphore, comme on peut en juger par cette description, est bien simple en lui- même. Il est très commode aux gardes-vigies qui ont bien moins de mal à s’en servir qu’à développer et hisser les pavillons, ce qui dans les grands vents surtout, leur causaient beaucoup de peine et d’embarras. Mais on prétend que les bâtiments de l’état, en mer, ne retirent pas autant d’utilité du sémaphore que du mât de vigie.
Les années se succédaient les unes aux autres sans que rien ne vienne perturber les travaux si ce n’est le manque chronique de crédit. Au fils du temps les îles perdirent peu à peu leur intérêt stratégique et la garnison fut allégée. En 1824 il n’y avait plus sur les îles que 14 hommes, dont 1 homme d’état major d’artillerie, 1 homme d’état major du génie, 3 sous-officiers et soldats d’artillerie, et 9 sous-officiers et soldats d’infanterie (SHAT 1M-1240)
Le 10 juillet 1851 une loi fut votée classant les îles comme simple poste militaire, et elles furent définitivement déclassées par la loi du 31 décembre 1875 (SHAT Art. 8  section 2 )
Les dépenses pour la construction de ces fortifications furent à l’époque conséquentes, et qualifiées de travaux  extraordinaires. Bruno Boyer, alors
capitaine au corps impérial du génie, et faisant office de sous-directeur des fortifications, fit dans son rapport de décembre 1811 apparaître la somme de 1.034.819,68 francs rien que pour l’édification de la tour de l’île du large, et de quelques aménagements de baraques ici et là.
Les travaux de construction et d’améliorations des fortifications étaient encore à l’ordre du jour en 1868, où il était question d’améliorer le havre de l’île du large par le creusement de celui-ci, et de procéder à l’allongement du quai afin de rendre plus aisé le débarquement du ravitaillement.

Il en fut question dans un courrier du ministère de la Marine et des Colonies datée du 21 juillet 1868.

Proposition de travaux dans le but de permettre l’accés des îles Saint Marcouf à toutes heures de marée par les bateaux employés au ravitaillement.
Les travaux sont estimés à 129.000 francs.
Ils consistent à allonger la jetée actuelle de l’île du large et d’approfondir le chenal et le port, et de creuser au milieu du chenal une cuvette dont le plafond serait tenu à la cote moins 4,50 métres.
Ceux de l’île de terre comprendraient un débarcadère abrité par une jetée.
Les dépenses, au total 129.000 francs seraient à répartir comme suit.
7/10e au compte du département de la guerre.
1/10e à la charge des ponts et chaussées.
2/10e à la charge de la marine.
Cette répartition a été critiquée lors des délibérations du 24 mars 1868, en effet la marine ne veut prendre part qu’aux travaux de l’île du large à hauteur de 1/10e du coût total des travaux de l’île du large soit, 10.300 francs.
Mais la marine est priée de prendre en charge 27.000 francs pour l’ensemble des travaux.
Signé Le conseiller d’état Directeur du matériel. (Arch. Nat. DD2-896 marine )
Cette proposition étant faite, il restait à trouver les fonds ; or le département de la guerre n’avait plus de fonds disponibles en 1868 pour ces travaux, et le maréchal de France, ministre secrétaire d’Etat de la Guerre, écrivit au ministre en ces termes :

Paris le 13 aout 1868.

Monsieur le ministre et cher collégue,

Aux termes de la délibération de la commission mixte des travaux publics en date du 8 juin 1868 relative au projet d’amélioration des îles Saint-Marcouf et aux conclusions de laquelle vous avez adhéré, l’exécution des travaux doit être confiée au service du génie au compte des administrations intéressées, dans la proportion suivante :
1/10e au compte du département des travaux publics, soit environ 13.500 francs.
2/10e au compte de la marine...........................…27.000 francs.
7/10e au compte du départ de la guerre............….94.500 francs.

Total . 135.000 francs.
La part afférente au département de la Guerre ne pouvant être comprise que sur le budget de 1870, je vous annonce que je ne pourrai disposer d’aucun fond avant cet exercise ; mais si votre Excellence consent à réserver sur l’exercice 1869 la part contributive qui incombe à la marine, les travaux pourraient être entrepris en 1869 avec ces fonds concurrement avec la part des travaux publics.
Ces travaux alors continués à partir de 1870 sur les fonds du budget de la guerre.
Je serai obligé à votre excellence de me faire savoir si elle accepte ma proposition.
Agréez, Monsieur le Ministre et cher collégue, les nouvelles assurances de ma  haute considération.(Arch. Nat. DD2-896. marine.)
Mais ces travaux seront purement et simplement ajournés dés novembre 1868 par le ministre secrétaire d’état de la Guerre, car la garnison des îles venait d’être provisoirement supprimée. (Arch. Nat. DD2-896 marine)