vendredi 7 janvier 2011

LES ILES SAINT MARCOUF ET LA PESTE.

Les îles Saint Marcouf et la peste


Au début du XVIIIe siècle, la peste sévit et entraîna la mort d’une bonne partie de la population. Devant une telle hécatombe, il fallait prendre des mesures de protection pour éviter que la maladie ne se propage partout dans le royaume et l’on craignait beaucoup que la maladie ne s’étende au contact des marchandises et hommes débarqués des vaisseaux venant du Sud, là où la peste faisait des ravages dans la population, Marseille étant un épicentre de cette propagation de peste.
Aussi, le roi promulgua t-il des ordonnances datées du 12 septembre 1712 et du 27 septembre 1713 obligeant les vaisseaux de Marseille à aller mouiller au Hoc, à un quart de lieue d’Harfleur, pour y faire quarantaine.
Mais les maires et échevins de Rouen et du Havre trouvent que Le Hoc près d’Harfleur est trop peu éloigné du Havre et même de Paris pour courir le risque d’y faire quarantaine.

Un autre arrêt royal du 14 août 1720 oblige les vaisseaux à faire leur quarantaine aux îles Saint-Marcouf.

Malgré cet arrêt du roi, des navires venant de Marseille tentent toujours de rentrer au Havre sans avoir purgé leur quarantaine aux îles saint Marcouf ; cette désobéissance fut observé dans de nombreux cas, comme celui du navire marseillais nommé « L’Aimable », capitaine Potier, qui avait relâché à Calais avec à son bord plusieurs morts ; ne pouvant débarquer à Calais, ce navire revint au Havre pour tenter d’y débarquer, mais arrivé devant le Havre, il fut informé de l’obligation d’aller mouiller son navire aux îles Saint-Marcouf. Puis, feignant de faire voile sur les îles, il revint une nouvelle fois essayer de rentrer dans le port du Havre mais, arrivé à la hauteur des jetées de ce port, il fut accueilli par une salve de coups de canons à balles ; devant un accueil aussi musclé, le capitaine du navire donna l’ordre de virer de bord et de se diriger sur les îles saint Marcouf pour y effectuer sa quarantaine.
        Cependant, même une fois mouillés aux îles saint Marcouf, les équipages des navires n’observaient pas toujours les mesures sanitaires en vigueur en évitant tout contact avec  des personnes  extérieures  au navire ; en effet, des rapports de l’époque montrent que quelques équipages de navires  en  quarantaine aux îles  faisaient  commerce


MARINE

Commerce et Consulat
Au Havre le 17 Novembre 1770

Sur le rétablissement du lazaret des îles Saint Marcouf et Tatihou

Monseigneur

J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 22 du mois dernier.

Les officiers municipaux ont en soin de rendre compte à Monsieur Bertin, de la nécessité de rétablir le lazaret des îles Saint Marcou et Tatihou, et il y a lieu de présumer que ce Ministre a donné les ordres nécessaires à cet effet, Monsieur de Crosne ayant mandé à ces officiers municipaux que lorsque le Hoc ne pourrait plus contenir de navires suspect, d’envoyer à ces îles ceux qui arrivent de surplus, pour y purger leur quarantaine (…)



(Archives nationales : B3-588 marine, f°192)







 
avec quelques cordeliers encore dans les îles en 1720-1722.
Nous reproduisons ci-dessous quelques lettres ou extraits faisant état des quarantaines aux îles Saint- Marcouf.

Marine du Ponant

du Sieur Bory                      à Cherbourg le 6 Novembre 1711


Monseigneur

« J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 28 du mois passé. Les îles de Saint Marcou prés la Hougue ont été choisies pou faire faire quarantaine aux vaisseaux qui viendront des lieux attaqués de maladie contagieuse, l’air y est bon, il y a des herbages et ce lieu est inhabité. »
(Archives nationales : B3 194 marine, f° 464).

Reproduction d’une lettre de 1711.

Marine du Ponant
Monsieur de la Briffe 22 Novembre 1711

« Le roy approuve que les vaisseaux soubçonnés de mal contagieux,   et   qui   arrivent  à  la  Hougue  aillent  faire   leur
quarantaine aux îles Saint Marcouf, et d’établir dans l’une de ces îles une batterie de trois ou quatre canons avec un détachement d’invalides et de canoniers.
Le Roy n’a pas l’intention de prendre les fonds sur le trésor Royal pour les dépenses d’aménagement des îles, alors se sera la province qui devra faire la dépense……

(Archives nationales : B3 203 marine, f° 191)

Lettre adressée à Monsieur de Pont Chartrain.

A Paris le 26 Février 1712

Cette lettre propose de mettre en état les îles pour recevoir les équipages des vaisseaux venant des lieux suspects de mal contagieux.

Il est dit que les îles Saint Marcouf sont désertes et que l’on ne peut y construire que des baraques qui seront continuellement exposées aux incursions et au pillage des corsaires des îles de Jersey et de Guernesey.
 « ...si l’on prend le partie d’y faire des fortifications la dépense, en sera au moins de 12000 livres, qui ne pourront être trouvées que par une imposition sur les  généralités de Rouen et de Caen, qui sont déjà très chargées (…).
                                                     signée :        Desmarets

(Archives nationales : B3-209 marine f° 96)

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